Quadrangulation Politique

La politique est un sujet complexe. Elle l’est tellement qu’il est peu probable que ne serait-ce que deux personnes de par le monde aient exactement la même opinion à ce sujet. Et ce même il est certes indéniable que dans la mesure où des groupes de réflexion existent à ce sujet, ainsi que diverses formes d’unions afin de modifier l’orientation de la Chose Publique, partis ou lobbies. Ceux-là ne sont en effet que le regroupement de personnes partageant des opinions similaires mais ne pouvant être strictement identiques en tous points.

Typiquement, les partis politiques, auxquels je me cantonnerai par souci de simplicité, sont catégorisés en fonction de leur position sur un axe opposant la « gauche » à la « droite » ; idées que l’on pourrait respectivement décrire comme étant « le bonheur de tous permet le bonheur de chacun » et « le bonheur de chacun fait le bonheur de tous », « tous » étant « l’ensemble des individus », et « chacun » étant « chaque individu pris séparément ». Mais cette classification me semble fort limitée. Pour prendre un exemple simple, il est courant de considérer les deux extrémités de cet axe comme étant le même point, bien que ce ne soit pas là mon avis comme je m’en vais l’expliquer.

 

Cercle rouge

Cercle circulaire

 

Pour rendre compréhensible mon raisonnement, il me parait plus clair de personnifier ces extrêmes par des personnages historiques bien connu, Staline à gauche et Hitler à droite. Suivant l’affirmation précédemment énoncée, avec laquelle j’ai déjà énoncé mon désaccord, ces deux personnages historiques sont situés en un même point, qualifiable « d’extrême ». Mais, cette représentation du spectre politique serait sans doute représentée par un cercle, laquelle figure géométrique se trouve non plus en une mais en deux dimensions. Or, dans la mesure où tout autoritaires qu’ils soient, Staline et Hitler n’en avaient pas moins des différences de vues sur le monde, il me semble que l’usage d’un certain outil mathématique devient évident.

Cet outil est appelé repère cartésien, à deux dimensions pour l’instant. En considérant l’axe des abscisses comme l’axe gauche/droite et celui des ordonnées comme représentant les idéaux politiques allant de la totale décentralisation du pouvoir à sa centralisation complète entre les mains d’un seul hommes, on obtient à mon sens un outil de catégorisation politique bien plus puissant et précis. Pour reprendre les exemples que nous avons précédemment utilisés, si Hitler et Staline sont effectivement très éloignés sur l’axe « gauche/droite », dans la mesure où ils disposaient des pleins pouvoirs au sein de leur régime, ils se trouvent peu ou prou au même point sur l’axe « acentral/central ». On obtient donc bien un résultat tenant compte à la fois de leurs similarités et de leurs différence. Nous pouvons en conséquent, et sans trop nous avancer, en déduire que cette représentation est bien meilleure qu’un simple axe « gauche/droite ».

 

Sphère sphérique

Nous y venons enfin

Maintenant, permets-moi de te poser une question, lecteur, toute rhétorique soit-elle : devons-nous reposer maintenant que nous sommes parvenus à identifier un axe d’analyse supplémentaire ? Je ne le pense pas, car déjà je perçois intuitivement un nouvel axe de lecture, celui représentant le « conservatisme/progressisme ». Dans la mesure où l’intuition ne permet que de trouver une direction dans laquelle orienter ses recherches, je m’en vais donc expliciter les raisons pour lesquelles ce troisième axe me semble des plus pertinents, bien que son rapport avec les deux précédemment évoqués soient pour l’instant des plus flous.

Mon objectif est donc de montrer que la volonté de changement est une composante opinions politiques. Formulé ainsi, ce fait est d’ores et déjà plus évident. Pour le démontrer, il me faut revenir à la signification originelle de l’axe « gauche/droite », à savoir la première Assemblée Nationale française, où ceux placés à la gauche de l’hémicycle étaient les plus anti-royalistes, désirant donc le plus de changements par rapport à la norme précédente, et ceux placés à sa droite, royalistes, désiraient que le moins de changements possibles ne s’opèrent. Je pense qu’en montrant ainsi que la division « progressiste/conservateur » est l’une des plus anciennes en politique, ce nouvel axe prend pleinement sens.

Je conclurai en précisant que, si les deux premiers axes sont aujourd’hui somme toute assez largement connus, car ils représentent en quelque sorte l’idéal de tout un chacun pour la société, celui du progrès me semble injustement fusionné à l’axe « gauche/droite », la perception et donc le sens de celui-ci ayant bel et bien changé au cours des ans. Il existe en effet à mon sens de part et d’autre de cet axe à la fois des idéaux dont les défenseurs souhaitent un réel changement, tout comme d’autres prêts à « tout modifier pour que rien ne change », expression sur laquelle il est possible que je revienne à l’avenir.

Contingence des caractéristiques et de l’individualité

Nous avons précédemment discuté de ce que signifiait « être« . Tu as comme moi pu constater que ce que nous sommes est défini par nos caractéristiques, changeantes ou non. Je te propose donc aujourd’hui d’étudier les interactions existant entre ce que notre individualité et nos caractéristiques, ou la définition de l’une par par les autres et vice-versa. Je compte également aujourd’hui discuter de ce qui, entre l’ensemble des caractéristiques et de l’individualité doit ou devrait avoir prédominance, et donc changer, en cas d’opposition, de contradiction ; soit de ce qui se doit de s’adapter entre l’ensemble et le cas particulier, car j’ai d’ores et déjà défini la somme des unes comme étant l’autre.

Mais d’abord, voyons un peu ce qu’est une caractéristique. D’après Larousse, il s’agit de quelque-chose de spécifique, typique à quelque-chose, cette chose étant une personne dans le cas qui nous intéresse. Ce qui ressemble me diras-tu avec raison, à la définition de l’adjectif. Si ce sont manifestement des choses différentes, les termes de chaque définition n’étant pas identiques, elles se ressemblent néanmoins suffisamment pour que le temps de cette discussion, nous considérions qu’une caractéristique est, en règle générale, ce que désigne au moins un adjectif. Ceci étant établi, je pense que nous pouvons continuer. Attention cependant, ne pense pas que je dis ici qu’un adjectif est nécessairement la description d’une caractéristique. Cette désambiguïsation faite, je peux poursuivre en utilisant allègrement le terme adjectif exclusivement dans ce sens. Ah, et j’allais oublier : je me concentrerai sur les caractéristiques non-physiques…

Ceci n'est pas politique

Par élimination, nous serons donc purement spirituels

La plupart des adjectifs sont, et il me semble que c’est là chose logique, mais n’hésite pas à me contredire, définis de façon à décrire de façon aussi précise que possible la caractéristique qu’ils désignent. C’est pourquoi nous pouvons, lorsque nous nous décrivons ou que nous décrivons quelqu’un, nous fier à ceux-ci pour dépeindre les caractéristiques de cette personne. Ceci présente néanmoins un inconvénient : une caractéristique est une chose bien trop subtile pour se laisser enfermer dans un tel carcan : elle varie systématiquement de l’adjectif qui lui est associé. Pour faire clair, s’il existe des avares de par le monde, personne ne correspond au stéréotype de l’avare. Nul n’est si extrême ; ce trait de caractère est modéré par d’autres, comme l’envie, sans pour autant être effacé.

Ces autres caractéristiques étant elles-mêmes modérées par d’autres, qui le sont par d’autres différentes encore (et il est possible de continuer longtemps de la sorte, nous sommes des êtres complexes), pour une description parfaite du rapport à l’argent, on peut finir par parler de n’importe quelle caractéristique de l’individu, bien qu’une précision largement suffisante soit atteinte bien avant d’en arriver là, car je parle vraiment de détails infinitésimaux. Prenant cela en considération, j’espère que tu t’accorderas avec moi pour constater que les caractéristiques d’un individu prises dans leur ensemble influent sur chacune de ces caractéristiques prises individuellement. La réciproque est naturellement évidente : chaque caractéristique prise individuellement influe sur chacune des autres. Cela est même si évident que rien ne m’aurait empêché de l’énoncer en premier, aussi t’épargnerai-je, lecteur, toute démonstration superflue de ce fait.

Face ! Faaaaceee... FACE !

Un peu de noblesse n’est jamais de trop

Il se trouve que parmi nos caractéristiques, il en est certaines auxquelles nous nous identifions volontiers, ou encore d’autres auxquelles nous sommes associés, à tort ou à raison, par nos semblables que nous croisons. Ainsi, lors d’une description précise et honnête de notre mentalité, ces quelques traits ressortiront ne serait-ce qu’en creux, ainsi que dans une certaine mesure leurs interactions mutuelles. Cependant, cette description, qui me semble la seule humainement possible en un temps raisonnable, souffre de deux défauts majeurs : le premier est l’incapacité à tenir compte de toutes les caractéristiques « mineures » qui nous composent ; la seconde celle d’estimer et décrire avec précision l’interaction de ces caractéristiques « mineures » avec les plus importantes, et encore moins de celles qu’elles entretiennent entre elles.

Il se trouve que nos expériences modifient toutes dans une certaine mesure une ou plusieurs de nos caractéristiques, souvent mineures. Ne trouvant pas d’exemple subtil, en voici un plutôt grossier : prenons l’exemple d’une personne généreuse, acceptant de donner sans rechigner à des mendiants. Si elle s’aperçoit, pour une raison ou une autre, que l’un des mendiants abuse de sa générosité, elle va sans guère de doutes montrer plus de réluctance à l’avenir envers l’ensemble des mendiants, sans nécessairement cesser de donner pour autant. Et si tu le permets, je vais par-là même illustrer une assertion précédente : cette personne va sans guère de doute se montrer plus réticente à donner en règle générale, même si cela est si léger que presque imperceptible. Par là-même, le reflet de sa personne que lui renvoient ses semblables va modifier d’autres caractéristiques comme son estime de soi, et ainsi de suite. Il est en conséquent raisonnable d’assumer que le changement de l’individualité, dépendant de celui des caractéristiques, se produit naturellement par le changement d’icelles au gré des expériences de tout un chacun.

Précision des sciences

25 novembre 2013 Laisser un commentaire

La capacité à observer, comprendre et modifier ce qui nous entoure est une chose très importante dans la définition de ce que nous sommes. En effet, la principale différence communément établie entre un être intelligent et une bête est la capacité à concevoir, construire au besoin, et surtout utilise des outils. Ce n’est pas pour rien que les espèces que nous jugeons les plus proches de nous en termes d’intelligence sont jugées selon ce facteur. Cette capacité est notre spécialité. A tel point qu’il me semble évident que c’est ce qui nous permet d’occuper la niche écologique où nous nous trouvons, quand bien même je serais totalement incapable de définir celle-ci avec précision.

Cette « intelligence », puisque c’est le mot que nous employons, nous a permis de subir une évolution culturelle, sur laquelle je n’ai ni le temps ni les compétences de m’étendre. Mais il me semble également évident que cette évolution culturelle inclut, que ce soit en cause ou en conséquence, et sans doute le plus souvent les deux à la fois, le raffinement de nos méthodes d’observation, de compréhension, et de modification de notre environnement.

Quelque part au cours de cette évolution, nous avons mis au point ce qui est couramment appelé la méthode scientifique. Et nous voici donc, lecteur, au point exact d’où je souhaite partir. Pourquoi alors, me demanderas-tu, fais-tu ces digressions préliminaires ? Pour mettre en contexte, et gagner du temps d’explication par la suite, te répondrai-je. En effet, vois-tu, rien n’est interprétable sans son contexte. Mais cela est une autre histoire, que je traiterai peut-être bien un jour ou l’autre. Mais revenons en à nos moutons.

Bêêêêêêêêh

Soyons ordonnés, soyons efficaces

La méthode scientifique a été bâtie par l’expérience, l’essai et l’erreur.  Elle nous sert à éviter de nous laisser leurrer par nos impressions et nos idées préconçues. Et même, dans une certaine mesure, par notre humanité. Mais elle souffre peut-être d’une faiblesse. Ayant été élaborée par l’essai et l’erreur, elle est en quelque sorte un outil créé par les sciences pour progresser dans les sciences. Or, la science est, et a toujours été, dépendante de nos cinq sens, étendus au besoin à l’aide d’outils allant du fil à plomb au cyclotron. Qu’en est-t-il si nos sens comportent une faiblesse intrinsèque et subtile, nous faisant nous méprendre sur la proximité de la vérité forcément subjective que nous propose la science avec la vérité absolue, presque par définition, inatteignable ?

Certes, comme tu me le diras, cette question n’a guère d’importance. Notre science fonctionne, me permet de te faire part de cette question qui, au fond est insoluble et donc résolue. Cependant, permets moi de spéculer quelque peu. Partons un instant du principe qu’un contact avec une espèce intelligente issue d’un autre systèmes stellaire sera un jour établi. Cette espèce aura connu des contraintes différentes au cours de son évolution, et sera donc très probablement assez différente de nous. Et c’est ici, lors de ce premier contact, que les différences et les biais supposables entrent en jeu, pour nos deux espèces. C’est en me demandant si le cumul de ces différences pourrait rendre l’humanité et cette nouvelle espèce incapables de communiquer que j’ai eu l’envie d’écrire cet article, afin d’y répondre.

Il n'y a qu'à espérer que le signe de la main ne soit pas une offense dans la culture de ceux qui trouveront cela

Cryptique, même pour nous autres, n’est-il pas ?

Bien évidemment, nous pourrions avoir de la chance, et contacter une espèce proche de la notre par son esprit, que ce soit par hasard ou parce que les lois de la sélection naturelle le veulent. Mais, a priori, le cas le plus intéressant est celui où l’interlocuteur est le plus grandement différent, n’est-ce pas ? Après tout, les rencontres les plus étranges sont bien souvent les plus enrichissantes, n’est-ce pas ? Surtout que cela ferait un excellent argument pour faire baisser d’un ton ceux qui clament que nous sommes seuls dans l’univers « parce que Dieu ». Ou dieux. Mais de toute façon, dieu partout.

Mais, vois-tu, je me demande si la courbe f(différence) = « difficulté de compréhension » ne serait pas logarithmique. Car en effet, je pense qu’à partir d’un certain degré de différence, la méthode scientifique, et ce qu’elle recouvre dans chaque cas, deviendrait indispensable à la communication, entrainant force calculs et protocoles spécifiques. cela rendrait fort semblables sur le fond l’échange de l’humanité avec d’autres êtres aussi différents entre eux qu’ils le sont chacun de l’humanité.

Ce qui me fait dire que les sciences sont la réponse aux faiblesses des sciences dans leur domaine est le concept de réalité objective. Toute inatteignable qu’elle soit, celle-ci n’en modèle pas moins la réalité subjective de chaque être vivant. Donc, au moins dans le cas des sciences appliquées telles que l’électronique ou la linguistique, elle sélectionne les procédés effectivement fonctionnels face à ceux ne pouvant qu’échouer.

J'espère au moins que ce n'est pas du gaspillage

Beauté expérimentale

Il me semble donc légitime de supposer qu’une espèce extraterrestre, bien qu’elle soit susceptible de décrire le monde d’une façon radicalement différente de la nôtre, emploierait finalement des méthodes ayant « aux yeux » de la réalité objective (permets-moi cet abus de langage) les mêmes mécanismes primordiaux, quand bien même ceux-ci nous échapperaient, à nous comme à cette espèce. Ces méthodes seraient donc probablement compatibles entre elles avec un minimum de coopération de part et d’autre.

En somme, s’il est très certainement légitime de se poser la question de la réalité de la description du monde que nous fournissent les sciences, il convient de se rappeler qu’elles n’en ont pas la prétention. Ce qu’elles cherchent est d’expliquer le monde selon selon des modèles décrivant ce que nous observons. Les sciences ne décrivent donc pas plus le monde qu’une maquette ne saurait être un véritable avion.

Le seul cas m’apparaissant comme problématique serait celui où il nous faudrait communiquer avec une autre espèce douée de capacités de raisonnement semblables aux nôtres par leur puissance mais non par leur fonctionnement intrinsèque. Mais, bien qu’en l’absence de possibilités d’expérimentation à ce sujet, et donc de confirmation, je pense que la compréhension mutuelle n’aurait rien d’insurmontable pour peu que nos espèce fassent preuve de bonne volonté et de rigueur, ou tout au moins leur équivalent extraterrestre.

Continuité de l’individualité

19 Mai 2012 2 commentaires

L’une des formulations les plus courantes dans la plupart des langues et la suite de deux mots suivante : « Je suis« . Nous prononçons sans même y prendre garde ce pronom et ce verbe, indiquant sans nous en soucier davantage des choses parfois importantes quant à notre personne, ce que, en somme, nous sommes. Peut-être as-tu même du mal à mesurer le poids qu’est le fait d’exister. Je me trouve en tous cas dans une telle situation, tant ce poids est changeant, et tant l’existence est tantôt lourde, tantôt légère à supporter, et ce au gré des circonstances. Mais trêve de lieux communs, et intéressons-nous donc au fond de cette question on ne peut plus ontologique.

Le fait d’être nous est si naturel que nous avons du mal à définir ce dont il s’agit, à l’expliquer. Le plus simple me semble donc de nous intéresser à la définition du mot. Son sens premier est de définir un état, une caractéristique. Une autre définition me semblant intéressante est celle qui concerne le fait d’exister. Vois-tu, armé de ces deux sens possibles de ce verbe, et en ignorant autant que possible les autres significations possibles, qui me semblent ici inutiles, nous serons sans doute capables de cerner ce que signifie exister. Je puis d’ores et déjà te prédire que la première sera notre point de départ, et que l’autre sera la confirmation que nous sommes parvenus à quelque-chose de valable. D’une part parce-que l’une désigne quelque chose de précis, qui ne peut se définir sans l’autre, d’ailleurs plus générale. Et d’autre part parce-ce que j’ai déjà emprunté quelques raccourcis intuitifs.

Focalisons-nous donc sur notre premier extrait. L’état de quelque-chose est avant tout la somme des informations, au sens le plus large possible, valides à l’instant ou le dit état est pris en compte. Être ce que tu es serait donc lié aux informations te concernant. Cependant, l’existence d’un objet s’étale généralement sur plus d’un instant. Or,  les information liées, par exemple, à ta personne sont changeantes au cours du temps, ne serait-ce que celle concernant ton temps d’existence. Cela signifie que ce que tu es change, et c’est là une évidence, au cours du temps. Mais cela pourrait également, en l’état de notre réflexion et de notre définition de l’être, que ta vie est composée d’une succession de « Toi » s’enchaînant de façon rapprochée, chacun ne durant littéralement qu’un instant avant de disparaître.

Or, j’en doute. Non pas que je croie en l’existence d’une chose telle qu’une âme éternelle, ce qui serait irrationnel. Je n’ai pas ici pour vœu d’établir ici des faits, ne serait-ce que parce-que je n’en ai ni les moyens ni la volonté ; cependant il me semble plus logique de considérer que dans la mesure où le temps est une dimension (presque) comme une autre, il existe une plus grande continuité que cela au sein de notre existence au cours du temps. Car, à mon sens, mon bras est moi-même au même titre que mon cerveau, malgré les évidentes différences qui existent entre ces deux organes. Ainsi, bien que ce que tu es soit différent de ce que tu fus et de ce que tu seras, il existe une continuité entre tout cela. Quand bien même tu changerais radicalement entre deux instants tant mentalement que physiquement, tu serais toi-même tout autant avant qu’après cette transformation. Celle-ci, tout au moins après qu’elle soit survenue, serait même part intégrante de ton être.

Ainsi, il me semble que ce que notre « être » un instant t donné peut désigner à la fois exclusivement nos caractéristiques perceptibles en cet instant t, mais également et surtout la somme de toutes les informations en tous les instants t-n donnés, où n va de 0 au nombre d’instants nous séparant du premier instant où nous avons obtenu conscience d’être (je reviendrai peut-être un jour à pourquoi j’ai choisi cet instant précis). Pour continuer l’analogie avec les mathématiques, si ce que nous sommes en un instant précis pouvait être représenté par une fonction mathématique, notre « être« , ou n’importe quel terme te convenant, serait son intégrale. Si tu ne sais pas ou ne sais plus ce qu’est une intégrale, ce que je comprends parfaitement, sache juste qu’il s’agit de l’aire située entre la courbe représentant la fonction et l’abscisse, à condition que pour tout x, f(x) soit supérieure à 0 ; la question de la positivité de f(x) ne se posant pas ici, dans la mesure où je vois difficilement comment une information pourrait être négative, n’étant pas un nombre. Car je le rappelle, il ne s’agit ici que d’une métaphore.

On remarquera que cet exemple met en évidence que l’information nous concernant, et donc ce qu’est notre « être« , ne peut que croître au cours du temps. Jusqu’à ce que nous ne soyons plus, bien évidemment, ce qui survient nécessairement un jour ou l’autre. On notera que c’est là une description complète de l’existence de n’importe quelle chose pouvant être conceptualisée : entre le moment où le-dit objet peut être défini en tant que concept, et celui où cela est impossible, il accumule une histoire ne pouvant se défaire ; l’arrêt de cette histoire signifiant la fin de ce concept. Nous sommes donc bel et bien parvenus à la seconde définition du verbe « être », ce qui tend à montrer la validité du raisonnement que nous avons suivi.

La Raison de l’athéisme

12 février 2012 Laisser un commentaire

Alors que je me promenais sur la toile de pages inter-connectées qu’il est convenu d’appeler le net, ou le web, j’ai constaté un phénomène étrange et récurrent chez mes amis les croyants extrémistes, dont tu sais sans doute quel amour je leur porte. Ces braves personnes semblent en effet penser, dans la mesure où le livre qui remplace leur cervelle en est capable (oui, un grand amour te disais-je), qu’ils croient parce-que cela est rationnel, et que l’athéisme est la plus irrationnelle de toutes les positions intellectuelles autres que la leur. Ils prétendent en effet que d’entre toutes celles-ci, l’athéisme est celle qui demande d’accepter le plus de dogmes tout faits et impossibles à prouver. Je n’aurai pas la bassesse, et surtout pas la patience, de donner des exemples du nombre de dogmes que ces gens acceptent sans même s’en rendre compte. Je vais même leur donner raison sur un point, et ne pas trop argumenter sur l’autre, et c’est un cadeau que je ne suis nullement obligé de leur faire, comme je vais le détailler car ce n’est pas général : je vais leur accorder que les athées doivent en effet « croire » en un certain nombre de choses, des théories scientifiques en l’occurrence, bien que ce soit uniquement parce-que je reconnais le faire moi-même.

Avant de continuer cependant, je vais discourir sur pourquoi je ne suis pas obligé d’accepter que les athées aient plusieurs croyances communes. Ce que ces gens faillissent à comprendre en effet, c’est que l’athéisme ne veut pas nécessairement dire que l’on adhère à la pensée scientifique. Le seul point commun de tous les athées n’a en effet rien à voir avec la science, dans la mesure où l’athéisme est « l’absence de croyance en un dieu quelconque ». Et comme tu peux le constater, il n’y a rien entre ces guillemets qui se réfère à la pensée scientifique, ou même à la science en général. C’est juste une opinion philosophique, et c’est pourquoi il existe d’excellents scientifiques croyants, qui savent mettre de côté leurs croyances lorsqu’ils travaillent.

Il me faut à ce point définir quelques notions : la différence entre l’athéisme et l’agnosticisme d’une part, puis celle entre l’athéisme dit « fort » et l’athéisme dit « faible ». L’athéisme et l’agnosticisme se différencient parce que l’athée ne croit pas en un dieu, tandis que l’agnostique croit qu’il est impossible de décider. Ce qui est une croyance irrationnelle, car rien ne la fonde du point de vue scientifique. La différence entre l’athéisme « fort » et l’athéisme « faible » est plus subtile : l’athée « fort » croit qu’aucun dieu n’existe, ce qui est je te l’accorde une croyance aussi stupide qu’une autre, tandis que l’athée « faible » ne croit en aucun dieu, ce qui est une absence réelle de croyance. La différence est certes, je te l’accorde, subtile, mais à mes yeux indéniable. Selon cette définition, bon nombre de personnes, dont peut-être toi, se considérant comme agnostiques, sont en vérité des athées « faibles ». Ou bien, si tu tiens à ta définition, les athées « faibles » sont des agnostiques, mais alors où puis-je caser ceux que je considère comme agnostiques ? Car ils snt alors différents de toi et moi dans leur façon d’appréhender le monde.

Cela étant posé, attardons-nous maintenant sur la définition de dogme, car j’ai accordé à nos amis créationnistes que nous devions « croire », mais n’ai pas réemployé le mot dogme, et ce à dessein. Comme tu peux-le constater, il s’agit systématiquement de croyances considérées comme des vérités incontestables, à l’exception notable du sens médical du terme. Or, tout ce qui est scientifique doit pouvoir être contesté, sous peine de ne plus l’être. Certes, les créationnistes argumenteront sur ce point que par exemple, l’évolution n’est pas une théorie scientifique. Et ils auront raison, mais pas à leur avantage. En effet, l’évolution est un fait constaté, et ce dont ils veulent parler est la théorie de l’évolution, qui a pour visée d’expliquer comment les espèces évoluent. Tenter de réfuter l’évolution est comme tenter de réfuter la gravité. Ou comme se battre contre la réalité. On peut en revanche tenter de réfuter la théorie de l’évolution ou celle de la gravité, qui expliquent comment cela fonctionne. A condition de trouver soit un modèle plus précis (ce qu’ils n’essaient même pas, du moins pas de façon scientifique donc valide), soit en mettant en évidence des éléments les contredisant, ce à quoi ils ont jusqu’à présent échoué misérablement, malgré leurs mensonges (comme en disant qu’il n’y a aucune espèce transitionnelle).

Tout cela ayant été établi, venons-en maintenant aux arguments avancés par les créationnistes : ils prétendent d’une part que l’on ne sait pas expliquer un certain nombre de choses en matière d’évolution, et que « l’inanimé ne peut donner naissance à la vie », ou encore que l’univers ne saurait se passer de créateur, car « toute chose a une cause » d’autre part. Ce sont là deux arguments par le « dieu des lacunes » (ou dieu des trous comme j’aime à l’appeler). C’est un sophisme revenant à affirmer « nul ne sait comment l’expliquer, donc Dieu l’a fait » ; ou bien sa variante plus généraliste, l’argument par ignorance « personne n’a encore expliqué cela, donc l’ensemble est faux ». Que répondre à de telles âneries ? Si c’est par le biais de la théorie de l’évolution que se fait l’attaque, il suffit simplement de reconnaître son ignorance, mais de préciser que l’absence de preuve ne fait pas la preuve de l’absence, et que dans la mesure où la théorie de l’évolution a été de multiples fois confirmée par des prédictions s’avérant justes, il est fort probable que cela se soit produit, bien que nul ne sache exactement comment.

Si c’est la théorie de l’abiogenèse qui est visée la réponse sera la même, mais dans la mesure où aucune hypothèse à ce sujet n’a encore atteint le rang de théorie pleinement établie, il convient de ne pas s’arrêter là. Il faut en effet pointer le fait que la sentence très commune qu’elle soit exprimée de façon claire ou qu’elle soit masquée, prend comme hypothèse de départ qu’il existe quelque-chose dénommé « âme » au sein des êtres vivants, alors que rien ne démontre que nous soyons autre chose que des mécanismes biochimiques complexes. Enfin, la question de l’origine de l’univers est plus complexe, mais il existe moult raisons qui expliquent cela sans créateur, comme dans cet article, qui n’a pourtant nullement prétention à tous les lister.

Pour conclure, je vais maintenant t’exposer la véritable raison pour laquelle je suis athée, car le puis sans trop digresser maintenant que tous ces points ont été exposés. La seule et unique raison de cela, c’est qu’il n’existe aucun élément objectif montrant l’existence d’un quelconque dieu. Et, en l’absence de cela, la Raison m’interdit de croire en l’hypothèse « Dieu ». Je ne dis pas être certain de l’inexistence de dieu. Il se pourrait même qu’un jour la science mette en évidence des éléments indiquant l’existence d’une conscience à l’origine de l’univers qu’il serait possible de nommer ainsi. Mais, bien que ce jour là, s’il arrive, tous les extrémistes religieux du monde clameront avoir eu raison depuis le début face aux athées et autres sceptiques, et commenceront à se battre pour savoir qui avait le plus raison à propos de cette entité, seuls les sceptiques pourront entreprendre d’étudier rationnellement cette entité, et s’il advenait que l’une ou l’autre des religions avait raison quant à l’une ou l’autre des caractéristiques de celle-ci, ce serait uniquement par chance…

Qui se cache a à se reprocher ?

Certains semblent penser que « Celui qui n’a rien à se reprocher n’a rien cacher ». J’aimerais, si tu pensais ainsi, lecteur, le reformuler, en disant que celui qui n’a rien à se reprocher n’a pas d’objections à faire à ce que toute sa vie privée soit visible par des inconnus. Que, où qu’il aille, il doit accepter de se faire lister, examiner sous toutes les coutures. Et que surtout, par dessus tout il ne doit pas s’en plaindre, car s’il venait à le faire, cela voudrait dire qu’il a fait quelque-chose de répréhensible. Mon opinion est qu’une telle société est digne des pires contre-utopies de George Orwell. Mais tu pourrais arguer que j’exagère et grossis le trait, alors soit. Considérons que, au moins ici et maintenant, cette proposition soit vraie et juste, et justifie, car c’est à cela que je voulais en venir, l’établissement de l’omniprésence des technologies de surveillance, de la biométrie à la vidéosurveillance… pardon, vidéoprotection comme le veut la novlangue en vigueur.

C’est donc bel et bien pour nous protéger que notre vie privée doit être étalée au grand jour. Il est vrai qu’en période de crise économique, il est réellement vital de dépenser des milliards pour ficher et surveiller les citoyens… Mais je m’égare, ne penses-tu pas ? Admettons, comme veut nous le faire croire le précédent lien à partir de quelques exemples choisis et manifestement objectifs, que cela soit réellement efficace en ce sens. Intéressons-nous maintenant au temps durant lequel sont conservées ces données… Un an ? Dix ans ? A jamais ? En théorie, c’est assez bref, un mois pour les enregistrements de vidéosurveillance, un an pour les logs de connexion internet chez les FAI (ce qui est déjà bien long si l’on considère qu’il s’agit de la totalité de ta vie virtuelle). Mais d’une part, cela n’est que la théorie, la loi peut-être bafouée, et d’autre part, les données ainsi captées peuvent alimenter des fichiers légaux comme illégaux… Qui sont eux conservés ad vitam eternam, et parfois fort difficile à faire modifier, malgré la loi.

Maintenant, voyons à quoi peuvent servir ces données… A te protéger dirais-tu ? Admettons que ce soit vrai dans l’immédiat… Mais quels sont les usages détournés qu’il est possible d’en faire ? Pour commencer, n’oublions pas qu’à l’heure actuelle, la plupart des fichiers sont informatisés. Et connectés à l’Internet. Nul système de protection informatique n’étant parfaitement sûr (un certain parti politique en a fait les frais), il n’est pas impossible que des individus mal-intentionnés mettent la main sur ces données. Dans le meilleur des cas, ce sera uniquement pur s’en servir à des fins lucratives, comme pour la publicité ciblée. Dans le pire, ce sera pour te faire chanter, ou bien comme base pour des mesures de rétorsion basées, par exemple sur tes opinions politiques qui lui déplaisent…

Pire, dans l’hypothèse même où ces fichiers seraient parfaitement sécurisés (en se servant par exemple d’un réseau totalement coupé d’Internet), pourrais-tu garantir qu’ils aient disparu si un jour l’État (a peu près) de Droit dans lequel nous vivons venait à disparaître ? Pourrais-tu garantir que la tyrannie qui s’ensuivrait te laisserait indemne, dans la mesure où ce qui est aujourd’hui légal serait demain illégal et que les nouvelles lois liberticides seraient peut-être rétroactives ? Ce n’est en effet pas parce-que l’usage qui est fait des fichiers et des technologies de surveillance est aujourd’hui conforme au respect de nos libertés (je te rappelle que ce n’est pas là mon opinion, mais l’hypothèse dans laquelle je me suis placé d’emblée) que ce sera toujours le cas. La prudence impose donc, même dans ce cas, de se protéger de ces dispositions potentiellement liberticides.

Sortons maintenant de cette utopie, et intéressons nous au fond du problème. Fin des spéculations qui, je te l’accorde, peuvent parfois être douteuses. Posons-nous tout d’abord cette question : dans quelle mesure est-il acceptable d’être surveillé ? Nous ne pouvons éviter d’être surveillés, ne serait-ce que par nos pairs, et ce même dans l’utopie anarchiste. Il me semble que, pour s’assurer que tout un chacun voie ses droits respectés, il faut accepter d’être surveillé par l’ensemble de ses pairs, c’est à dire par un État de droit. Cependant, en considérant qu’il est impossible humainement que l’observateur n’influe pas sur l’observé, il faut se demander jusqu’à quel point de surveillance un État peut conserver le qualificatif « de droit ». Il me semble qu’il est possible de le reformuler en disant qu’il faut s’interroger sur le point de vigilance que peut atteindre l’État sans nuire aux libertés de ses citoyens.

Or, la Liberté inclut, il me semble, le fait de pouvoir disposer d’une vie privée pour commencer, et de pouvoir agir en dehors de chez-soi sans avoir à rendre de comptes, du moment que cela n’enfreigne pas les libertés d’autrui. Or, il me semble que le fait d’être surveillé en permanence, même voire surtout par des machines (je ne suis pas certain du mot à employer), ou par leur intermédiaire, signifie que l’on des comptes à rendre à l’entité qui les a installées, tout au moins selon cette entité. Cela peut à la rigueur être accepté dans un espace privé (mais pas nécessairement dans un lieu semi-privé comme un magasin), ou un endroit particulièrement sensible tel l’entrée d’une bijouterie. Mais en quel nom devrait-on avoir des comptes à rendre à qui que ce soit pour circuler dans un espace public, c’est-à-dire appartenant à tous les citoyens, donc à l’État ? Pourquoi devrions-nous avoir a-priori des comptes à rendre à l’État dans la mesure où nous en faisons partie ?

A vrai dire, il existe en fait un cas de figure où le citoyen a à rendre des comptes à l’État, et non l’inverse. C’est un cas de figure où le gouvernement se méfie de son peuple. Une telle situation n’apparait que dans une tyrannie, un lieu où les citoyens sont dépossédés de leur pouvoir légitime, où l’État de droit est mort. Je ne prétends qu’une république démocratique comme laquelle nous vivons versant dans les technologies de surveillance de masse soit nécessairement une tyrannie. En revanche, je le vois à la fois comme un symptôme et une cause de l’enclenchement d’un processus risquant d’y mener. Symptôme, car si les dirigeants commencent à se méfier du reste des citoyens, c’est qu’ils ont quelque-chose à se reprocher de ce point de vue. Cause, car le pouvoir ainsi obtenu sur la population doit sans guère de doute être grisant, et inciter à en vouloir davantage. C’est pourquoi nous devons prendre garde aux élus promouvant l’usage massif de telles technologies, et veiller à ne pas les réélire, car c’est un signe qu’il y a de fortes chances pour qu’ils aient d’ores et déjà trahi la confiance que nous leur portions au moment de leur élection, et qu’il est à craindre qu’ils n’en projettent une nouvelle

Taxe sur le Vice Ajouté, ou TVA

La TVA représente une part importante des revenus de l’État. Elle se trouve ainsi être l’un des impôts les plus importants au fonctionnement de la Nation. Soit. Mais il s’agit également de l’un des impôts les plus injustes qui soient. Elle est injuste, pour commencer, car elle ne participe pas à la redistribution des richesses. Le pauvre paie -en théorie- autant que le riche. Et le pire est peut-être que cette dernière phrase peut être considérée comme fausse. Mais pas, comme on pourrait le croire, parce-que, les riches achetant davantage de biens, de plus grande qualité, donc plus chers, dépensent en fait davantage que les plus pauvres. Non, il faut s’intéresser à la part de son revenu que dépense tout un chacun dans cette taxe.

Faisant cela, on s’aperçoit que le pauvre (terme ici employé au sens strict, et non en comparatif comme auparavant) est contraint, pour vivre de se défaire de la majeure partie de son revenu en biens de première nécessité, à commencer par les vivres, les vêtements, etc… En revanche, le riche (idem), une fois ces biens achetés, disposera encore d’une bien plus grande fraction de son revenu mensuel, même en achetant des biens de meilleure qualité. Certes, il va dépenser une autre partie de son revenu en divers bien n’étant pas de première nécessité, mais là se trouvent deux problèmes liés à la TVA. Le premier est que ces nouvelles dépenses sont son choix, car il n’est pas contraint d’effectuer ces dépenses. Le second est que, s’il gère son budget avec un minimum de sagesse, il pourra en conserver une partie par devers lui.

Je vais pour l’instant laisser de côté le premier problème, car il me semble qu’il sera plus aisé à traiter si tu as ce qui suit en tête. Le fait qu’il reste au plus riche une fraction plus importante de son revenu à la fin du mois fait qu’une fraction moins importante de son revenu est passée dans des produits soumis à la TVA. Dans le même temps, pour le plus pauvre, la quasi-totalité de son revenu est passé dans ces produits. La fraction des revenus imposée au plus pauvre est donc plus importante que celle imposée au plus riche ! La TVA se trouve donc être l’antithèse de l’impôt sur le revenu, dans la mesure où le plus on gagne d’argent, le moins on en doit à l’État ! Elle demande tend par conséquent à redistribuer aux plus riches le bien des plus pauvres.

Il te serait possible de contre-argumenter en prétendant que les riches ne dépensant pas leur revenu qu’en bien de première nécessité, se trouvent ainsi à payer pour le luxe. Mais le problème est qu’ils ont le choix. Certes, une vie sans loisirs est en vérité bien morne… mais elle est parfaitement vivable. Cette possibilité du choix rapproche tout au plus cet argument  de la charité. Or, l’État n’a rien à voir avec la charité. L’État n’est que législation, exécution et justice. Comme tu peux le voir, aucune de ces notions n’a quoi que ce soit à voir avec la charité. La charité est injuste. La redistribution des richesses est juste. C’est aussi simple que cela. Dans le meilleur des cas la TVA serait donc charité, donc toujours injuste…

Pour conclure, je te laisse deviner ce que je pense du candidat Nicolas Sarkozy et de sa merveilleuse idée d’augmenter la TVA de 1,6%…

De l’antithèse actuelle du libéralisme : le libéralisme économique

Je suis un libéral. Mais pas au sens où cela est généralement entendu. Ma première phrase augure, pour la plupart, d’un pamphlet véhément visant à inciter l’État à se retirer toujours davantage de l’économie. Mais je suis, au contraire, favorable à une forte présence de celui-ci dans celle-là. Comme je l’ai déjà mentionné, je suis libéral au sens originel du mot, c’est à dire que je suis en faveur de toutes les libertés, et pas seulement celle d’entreprendre, de posséder. Il me semble même, et peut-être est-ce un tort, que l’énonciation du droit à la propriété comme étant un droit inaliénable de l’Homme dans le dix-septième article la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen (DDHC) fut un tort. C’est certes un droit important, mais vaut-il l’égalité des Hommes entre eux ? Vaut-il la liberté d’expression ? Il eut à mon sens été plus judicieux de formuler cela ainsi : « Tout Homme a droit d’obtenir et conserver les moyens nécessaires à son existence ». C’est certes là une utopie, mais l’est-ce davantage que de prétendre que tous les hommes sont libres et égaux en droits, lorsque l’argent à certains d’obtenir une vie aisée, pour ne pas dire paradisiaque, en n’étant rien d’autre que des rentiers toute leur vie, c’est à dire sans jamais rien apporter d’utile à la société ?

C’est au nom des principes de ce dix-septième article que les États se retrouvent aujourd’hui pressés de se retirer des finances… Sauf lorsque tout va mal, auquel cas ils se doivent de renflouer sans trop de contre-parties les entreprises sur le point de faire faillite, à grands renforts de milliards d’unités monétaires. Sans trop de contre-parties, car ce serait, tu t’en doutes, une entorse à ce dernier article de la DDHC, du moins aux yeux des propriétaires de ces firmes chancelantes… Attends, ne vois-tu pas une contradiction ? Les propriétaires ? Méritent-ils seulement encore de posséder leur bien, alors qu’ils mettent même ce qu’ils ne possèdent pas au bord du gouffre ? Comment peut-on parler de spoliation lorsqu’une fraction importante, pour ne pas dire dépassant, de la valeur d’une entreprise, est avancée par l’État, c’est à dire théoriquement la société dans son ensemble, pour renflouer cette entreprise qui ne représente qu’elle même ? Ne serait-il pas juste que ces milliards, symbole d’un travail fourni par une nation entière, demeurent même sous une autre forme la propriété de cette même Nation ?

Mais le rachat de ces entreprises, qui se trouvent être d’importantes banques d’affaires, pivots du système capitaliste, serait une importante intrusion de l’État au sein de l’économie. Où va le monde si ceux qui possèdent les richesses doivent répondre devant l’État, théoriquement représentant de la totalité de la population, donc d’une immense majorité de personnes moins aisées ? C’est sous la forme de cette question que me semble présenté le problème du libéralisme économique, bien que ce soit avec d’autres mots plus… anodins. L’État pourrait se permettre de se désengager du système économique si nous vivions dans une utopie capitaliste, telle que pensée par les pères de ce système… Où il s’exercerait une concurrence saine et loyale, où il n’y aurait pas de pacte allant à l’encontre des intérêts des consommateurs, où les trusts ne pourraient se former, car les consommateurs eux-mêmes équilibreraient leurs dépenses entre les différentes entreprises… Une utopie disais-je.

En l’état actuel des choses, je constate qu’une économie dé-régularisée, pour ne pas dire déréglée, mène avant tout à une gestion à court terme de l’un des volets majeurs de la politique (car l’économie fait partie de la politique, mais pas l’inverse), qui ne peut elle-même mener à moyen terme, et on le voit actuellement par les crises qui se déroulent à l’échelle mondiale, qu’à un effondrement économique. Effondrement, si j’en crois mon intuition (je ne suis pas spécialiste) qui pourrait à terme s’avérer fatal à de nombreuses libertés. Pour être plus précis, un effondrement économique, par la misère qu’il engendre, contraint le peuple au désespoir. Or, un peuple désespéré risque fort de finir par faire quelque-chose d’immensément stupide, comme le ferait un individu. Il risque de défausser ses libertés les plus fondamentales au profit d’un peu de sécurité. Or, « un peuple qui est prêt à sacrifier un peu de sa liberté au profit d’un peu de sécurité ne mérite ni l’une ni l’autre, et finira par perdre les deux » (Benjamin Franklin, citation de mémoire).

Pour éviter cela, il suffirait de réguler suffisamment fortement le milieu de l’économie. Je ne parle pas d’un système communiste pour autant, dans la mesure où je considère qu’il ne sera possible de tenter de s’approcher de cette utopie qu’à condition d’avoir un peuple plus éduqué qu’il ne l’est aujourd’hui, et donc moins égoïste et plus à même de faire fonctionner correctement ce qui ne lui appartient pas malgré des sanctions économiques moindres à l’échelle personnelle le cas échéant. Je parle d’un système où un minimum de protectionnisme économique ne serait pas considéré comme une aberration (sauf pour la Chine, à laquelle personne ne fait rien remarquer lorsqu’elle s’y met, ou si faiblement que cela passe inaperçu), où les opérations visant à faire de l’argent par pure spéculation financière seraient toutes illégales, où il serait interdit par exemple de vendre un bien que l’on ne possède pas. C’est très probablement là encore une utopie, mais il me semble qu’il est d’ores et déjà possible de tenter de s’en rapprocher.

TITITA TITUTU TIIIPATITITUUU

Me voilà maintenant inscrit (aaaaargh) sur Twitter (aaaaaaaaaaaaaargh). Et j’ai aussi maintenant un e-mail : folatreries at mailoo.org.

Le pourquoi de Twitter, c’est que certaines de mes réflexions sont trop courtes pour mériter une note à part entière, et que je pourrai ainsi les faire connaître au vaste monde malgré cela.

Le pourquoi du mail, c’est qu’il m’en fallait un pour l’inscription sur Twitter, que je n’avais pas envie de me servir de l’une de mes adresses personnelles, et qu’ainsi, il est possible de me contacter sans que tout visiteur de mon blog ne soit au courant.

Pourquoi ce titre ? Je ne sais pas. Quant aux interjections en début de cette brève note, sauras-tu déterminer à quel illustre personnage elles font référence ?

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Humanité de la réflexion

L’humain est un être social. L’humain cherche en conséquence à se reconnaître dans ses semblables, de façon plus ou moins consciente. Mais l’humain est un être conscient. La conscience est ce qui le différencie des autres animaux. Il se doit donc d’avoir conscience de ce qui l’entoure, de ce qu’il vit, des phénomènes se produisant autour de lui et en son sein. Sous peine d’être ravalé au rang de bestiole inconsciente. La réflexion crée l’humain, cela est autant vrai que son inverse, énonçant que l’humain crée la réflexion. Mais humain a dans ces deux sentences un sens différent. Dans la seconde, le terme humain désigne des caractéristiques génétiques, un code ADN exprimé à travers un corps. Dans la première en revanche, elle désigne un individu. Que cet individu aie le code génétique correspondant ou provienne d’une autre galaxie n’a que peu d’importance. Ce qui compte est la capacité de réflexion.

Un être humain est donc caractérisé par sa capacité à se penser, à s’analyser lui-même. Et quiconque est capable d’une telle chose se rapproche donc de l’être humain, et de très près, car il se trouve que cette capacité est ce qui permet de s’apercevoir de l’existence de ce qui est l’élément le plus constitutif de l’être humain, la Raison, et donc de se construire des raisonnements. Dans le cas d’une créature biologiquement non-humaine, mais humaine dans le sens où elle se trouve capable de réfléchir, les réflexions menant à la raison et donc les raisonnements eux-mêmes peuvent être radicalement différents, d’où une morale elle aussi entièrement nouvelle pour nous, humains biologiques. Mais pour peu que ces créatures soient suffisamment développées pour parvenir à obtenir la capacité de rationaliser, même religieusement, l’interdit de tuer un autre membre de sa propre espèce, interdit inscrit dans ce qu’il est convenu d’appeler l’instinct de chaque animal vertébré (et pour autant que j’en sache bon nombre d’invertébrés), qui sont communément considérés comme les plus complexes créatures vivant sur Terre, alors ils peuvent être considérés comme humains en un certain sens.

Une telle créature pourrait cependant, du fait de ses chemins de pensée radicalement différents des nôtres ne pas développer le raisonnement que je viens de tenir. Elle pourrait même se trouver dans l’incapacité totale de le comprendre. J’ai cependant bon espoir que nous soyons une espèce particulièrement violente, car ayant eu dernièrement des phases d’évolution où, du fait de notre technique, nous nous sommes trouvés sans rival ni prédateur sérieux autres que des groupes voisins. Ce qui aurait pu favoriser le reproduction des meilleurs guerriers, c’est à dire ceux chez qui l’instinct bridant la violence envers d’autres membres de la même espèce se trouvait le plus faible. Si nous venions à rencontrer une autre espèce dotée de capacités intellectuelles semblables voire supérieures, en tout cas point trop inférieures à celles dont nous sommes dotées, j’espère que la principale source d’agressivité sera notre espèce, ou qu’à défaut nous nous trouverons à égalité dans l’agressivité.

Il existe cependant, chez les invertébrés, certaines espèces telle la mante religieuse, où l’instinct évitant la destruction des membre de la même espèce est suffisamment faible pour que le mâle soit susceptible d’être dévoré par la femelle. Cela existant sur Terre, il est possible qu’une espèce intelligente surgisse quelque part avec un instinct aussi faible. Mais, bien que là encore ce ne soit qu’une espérance, je ne pense pas que cela soit très probable. En effet, la capacité de raisonnement demande d’énormes ressources. Il en va de même, à un degré plus important encore, pour l’édification d’une technologie susceptible de nous menacer. Les ressources nécessaires à cela se trouvent être infiniment plus faciles à accumuler par la coopération, donc par une certaine capacité à ne pas s’entretuer.

Je suis bien conscient de ne pas traiter ici de tous les cas de figure possibles et imaginables. Il y aurait par exemple celui d’une civilisation semblable aux fourmi, avec de multiples individus fonctionnant presque comme un seul, que je ne traite pas car il est si différent que je ne sais pas comment il pourrait se traduire avec une réelle intelligence. Et il en existe très certainement beaucoup d’autres, mais au moins ai-je traité ceux qui me venaient à l’esprit. Je demeure toutefois persuadé que certaines espèces non-biologiquement humaine pourraient prétendre à un titre semblable. Il convient néanmoins de préciser que si l’une d’elles venait à se montrer être une menace active à l’espèce humaine, nous serions en droit de nous défendre, car cette espèce serait en tort. Je ne suis en revanche hélas pas certain que l’espèce humaine ne se montre pas être une menace envers d’autres espèce pensantes. S’il me fallait me montrer catégorique, ce que je ne suis pas, je devrais même à contrecœur affirmer le contraire. Si cela venait à se produire, ce serait alors nous qui serions en tort.