Archive

Posts Tagged ‘sexe’

Le sexe au naturel

29 Mai 2011 5 commentaires

Le sexe est un sujet dont on rechigne à parler. Ou alors, c’est avec une pointe de provocation, ou bien dans un détachement le plus absolu avec le sujet. Pourtant, quel acte est plus naturel ? Sans cela, à moins de régresser au stade nettement moins efficace des unicellulaires asexués, nous ne vivrions tout simplement pas. Si nos parents, nos grands-parents, et tous nos aïeux n’avaient pas, en termes prudes, fait l’amour, jamais nous n’aurions eu la moindre petite chance d’exister. Alors pourquoi rechigner à en parler ? La réponse est évidente, c’est parce-que certains pensent que cela est sale, honteux ou presque, et que seule la fonction de copulation est acceptable. Si ceux-là pouvaient avoir des enfants sans le moindre contact physique, je suis persuadé qu’ils le feraient.

Quelle immonde bêtise pourtant ! Le sexe est avant tout quelque-chose d’agréable, l’une des choses les plus agréables qui soient. S’en priver consciemment me semble particulièrement stupide, et si ces gens y tiennent vraiment, contraire aux lois de la nature. La raison principale pour laquelle nous avons envie de faire l’amour, ce n’est pas pour nous reproduire, bien que dans certaines circonstance cette envie puisse prendre une importance aussi considérable que celle que je viens d’énoncer. Comment dis-tu ? Je n’en ai pas encore énoncé ? Mais si, si nous voulons avoir du sexe avec quelqu’un, c’est avant toute chose pour le plaisir que cela procure. C’est là la première chose à laquelle nous aspirons pendant l’acte, ainsi qu’au plaisir de donner du plaisir à son partenaire. Ce qui est naturel, c’est de vouloir ce plaisir, pas de vouloir des enfants, désir qui dénote une plus grande évolution de la pensée.

Il est donc légitime de vouloir faire l’amour avec quelqu’un pour lui faire l’amour, et sans nulle arrière pensée. Et s’il présente la même volonté, il est tout aussi légitime de passer à l’acte. Quels que soient les sexes des partenaires, cela est totalement légitime et naturel. Les arguments qui visent à prétendre le contraire sont, fait amusant, fort contradictoires. En effet, il y a d’une part ceux qui clament que le sexe entre deux personnes de même genre est contre-nature, et d’autre part ceux qui affirment qu’il convient de réfréner sa passion pour l’autre afin de s’éloigner de l’animal. Pour le premier cas, nous l’avons vu, le désir prime sur ce qui est de l’état naturel. On observe par ailleurs des singes et des jars homosexuels, ce qui infirme le corollaire de cette affirmation que seul l’homme pratique l’homosexualité. Quant à la seconde affirmation, dans la mesure où je ne me considère comme rien de plus ni de moins qu’un animal, elle ne me fait ni chaud ni froid. J’irais même jusqu’à dire que l’absence de chaleurs chez la femme ne pouvant déclencher le désir chez l’homme, c’est le fait de se désirer mutuellement en permanence qui fait de nous des humains.

Maintenant que la question du genre et de la fréquence de la relation sexuelle est réglée, il reste à voir celle concernant l’âge. Il n’y a à mon sens a-priori aucun élément contre-indiquant des relations sexuelles chez l’individu pré-pubère. Cela dit, il faut désormais prendre n compte la fragilité due au jeune âge de ces individus. S’il n’est pas impossible de rencontrer des contre-exemples à ce qui va suivre, il me semble que nous pouvons le considérer comme une règle générale. Ces individus étant particulièrement jeunes, ils sont encore soumis à l’autorité de leurs aînés, autorité qui déséquilibre totalement le rapport sexuel tel qu’il est concevable, dans une égalité du don de plaisir de part et d’autre. Il peut être aisé à un adulte de manipuler un enfant pour lui faire croire, tout au moins dans l’instant, que c’est de sa propre volonté qu’il consent à l’acte sexuel, alors qu’il s’agit en réalité d’un viol, avec toutes les conséquences que cela implique.

C’est pourquoi les jeunes individus de notre espèce se doivent d’être protégés de leurs semblables plus âgés. Remis dans le contexte de la société, cela signifie que la loi se doit de se pencher sur ce cas. L’âge de la majorité sexuelle, à partir duquel toute relation sexuelle devient autorisée a été fixé arbitrairement à quinze ans. Cela parce-qu’il est impossible de savoir dans quelle mesure un individu peut être manipulé quel que soit son âge, mais qu’il faut pourtant en fixer un sous peine de tomber dans d’innombrables impasses. On pourra être prêt à n’importe quelle relation sexuelle bien avant cet âge, tout comme ne jamais l’être à aucune. La loi n’a fait que fixer un âge qui protégerait la plupart tout en restreignant de façon limitée la liberté. Si deux personnes d’âge radicalement différents tombent amoureuses et que l’une d’elles est encore trop jeune, la plus âgée devrait être capable d’user de raison et d’attendre au moins jusqu’à la majorité sexuelles de celle-ci.

Car il n’est pas criminel d’aimer un enfant de la façon dont on aime un membre du sexe opposé. C’est certes une déformation de cet amour, mais tant qu’il n’y a pas de passage à l’acte, nul ne saurait en souffrir, si ce n’est celui d’où émane l’amour. Il y a en revanche grand crime lorsque, cédant à ses pulsions aux détriments de l’enfant, l’adulte passe à l’acte. Car même s’il peut être capable l’espace d’un instant de le persuader du contraire, il s’agit avant tout d’un viol, avec un rapport de force disproportionné et non choisi par consentement mutuel des deux parties. L’enfant est un être encore incomplet, physiquement, certes, mais surtout psychologiquement et donc fragile. Les lois sus-mentionnées servent avant tout à le protéger en tenant compte de cette particularité.

Mais quoi qu’il soit, tout commence par le désir mutuel et éphémère, sans cesse renouvelé, qui fait de nous des humains. S’en priver nous déshumanise en une folle prétention de s’élever au-dessus de la masse qui finit par faire de celui qui l’applique moins qu’une bête. Le désir est le moteur de la pérpétuation de l’espèce, et il convient de ne le brider que s’il est nuisible et non-nécessaire au sens le plus large du terme, c’est à dire si l’esprit de l’un des amants risque d’en souffrir.

Catégories :Folie réfléchie Étiquettes : , , ,